Aux âmes errantes
Aux âmes errantes en quête d’un quai à la nuit tombante
Echalas efflanqués, visages émaciés, regards égarés
Ombres furtives perdues dans la brume naissante
Fantômes qui n’effraient plus les enfants délurés.
Aux âmes errantes transparentes aux yeux du soleil levant
Orphelins de toute dignité, ils n’ont plus d’identité
Pestiférés des temps modernes, lépreux en guenilles
Ames condamnées à l’oubli par les égoïstes civilisés.
Aux âmes errantes, épouvantails urbains dressés dans le vent
Corbeaux endimanchés, ne vous fiez pas au plumage
L’apparence, masque aux mille visages, cache un trésor
Cœur battant à tout rompre sans fard ni dentelles.
Aux âmes errantes, formes abandonnées au sol enneigé
Cols montés, corps emmitouflés passant sans un regard
Chaleur du foyer, refuge du cœur gelé, prisonnier de l’indifférence
Dehors, nuit noire étoilée sur un corps à jamais abandonné.